Le rapport du Giec rendu le 8 octobre 2018 pointe, pour respecter l’objectif d’un réchauffement à 1,5 °C, l’indispensable implication du secteur financier et la nécessité de « réorienter les flux d’investissement » vers une économie qui réduit drastiquement sa consommation d’énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre et se tourne résolument vers l’utilisation des énergies renouvelables et l’économie de matières premières. Le groupe indique que, faute de décisions prises très rapidement dans ce sens, le réchauffement climatique au-delà de 2 °C produira des dégâts irréversibles en rendant la planète de plus en plus inhospitalière pour ses habitants. Ce numéro des Cahiers de l’Atelier aide à prendre la mesure de l’urgence en livrant un état des lieux des dommages causés à la terre et en interpellant les acteurs politiques, financiers et économiques : sauront-ils répondre – suffisamment tôt – à l’appel de la science et de la société civile, pour permettre à toute la société de prendre le tournant de la transition ? Comme l’indique Gaël Giraud, le marché laissé à lui-même est incapable de le faire. C’est aux instances politiques nationales et internationales qu’il appartient de fixer des règles contraignantes permettant aux entreprises et aux banques d’orienter leur activité vers la réussite de la transition écologique. Bref, remettre l’économie et la finance au service de la planète et de la société et non l’inverse. Ce numéro croise les analyses et les propositions d’universitaires et les pratiques innovantes des experts de terrain. Les articles donnent ainsi le goût de construire un monde commun pour réussir le seul défi qui vaille : rendre la planète habitable par tous. Avec les contributions de Gilles Boeuf, Jean Gadrey, Gaël Giraud, Alain Grandjean, Hélène Le Teno...